Maquillages, extensions et colorations de cheveux, vêtements gainant, chaussures à talon, régime, sport, chirurgie esthétique, faux cils… Toutes ces choses sont faites chaque instant par des millions de femmes dans un seul et même but : se sentir plus belles, plus femmes, plus désirables.
J’ai aussi fait certaines de ces choses, je me sentais tellement mal dans ma peau que je m’étais convaincue que sans toutes ces manipulations je n’étais rien. Une fille sans intérêt, grosse et moche.
Alors, chaque matin, je me levais plus tôt, je prenais ma douche et me lavais les cheveux, je me faisais une jolie coiffure, un maquillage pour camoufler mes cernes, rides, boutons et taches. Ensuite je tentai de trouver une tenue pour me mette utopiquement en valeur, et pas trop près du corps pour éviter que l’on ne voit mes bourrelets disgracieux.
Tout les jours, pendant des années et des années je m’imposais ce rituel même pour aller à l’épicerie juste en bas de chez moi ou pour aller chercher du pain !
Je misais tout sur cette carapace artificielle qui selon moi me faisait paraître moins affreuse que je ne l’étais en réalité. Tout ça pour être à la hauteur des autres femmes de mon entourage, cacher tout ce que je n’aime pas chez moi, et montrer que moi aussi je savais tricher avec ces artifices.
L’épilation, le maquillage, le look vestimentaire, la coiffure, le physique et même les ongles sont autant de critères de jugement chez les femmes entre elles.
Je ne veux pas vivre dans ce monde. J’ai besoin de respirer, de vivre sans me soucier de savoir si mon eye-liner coule ou si j’ai le teint qui brille.
Sous cette carapace, je cachais beaucoup de souffrance. Tout mon corps criait à l’aide mais mon apparence indiquait « tout est sous contrôle ».
C’est dur d’être une femme, terriblement dur. La mode nous dit comment nous habiller, la télé nous montre les produits à utiliser pour être plus jolie, les magazines nous indiquent LE régime à faire pour maigrir et, influencés par l’industrie pornographique, certains hommes vont jusqu’à nous dire comment être au lit !
Personne ne nous dit comment faire pour s’aimer. De ce fait chaque vergeture, chaque ride, chaque cicatrice, chaque kilo en trop est perçu comme un défaut, une erreur à corriger, à cacher, à atténuer, à supprimer…
Si c’est ça que doit vivre chaque femme alors je ne veux plus en être une ! Je ne veux pas mettre au monde une fille qui devra endurer toute cette pression sociale pour qu’elle soit « femme ».
Pourquoi et comment en somme-nous arrivées là ? ! Les femmes ne ressemblent plus qu’à de beaux bibelots brillants et sans défaut, car les objets difformes et pleins de fissures personne ne les aime.
J’avais peur. Peur du regard des autres, des hommes mais surtout des femmes.
Et puis, par lassitude, j’ai arrêté de me maquiller pour aller au boulot. Mes collègues étaient choqués, on me demandait sans cesse si j’allais bien, si j’avais mal dormi, si j’avais des soucis…
Voir mes cernes et mon teint fatigué, pourtant toujours présent mais qu’ils ne voyait auparavant pas grâce au maquillage, les perturbait beaucoup. Avais-je brisé cette image qu’ils avaient de moi ? Celle que je m’efforçai à coup de pinceaux, de spray et de parfum de construire chaque jour ? Je l’ignorais, et pour la première fois de ma vie, je m’en moquais.
La perfection n’existe pas. Si l’on se fie à ce que dit la définition de ce mot tant convoité voici ce que l’on trouve :
« La perfection caractérise un être ou un objet idéal, c’est-à-dire qui réunit toutes les qualités et n’a pas de défaut. »
Je suis parfaite alors.
Je suis parfaitement imparfaite.
Je mesure 1, 63 mètre et je pèse 73 kilos. Je me fiche de ce que les gens pensent de moi aujourd’hui, car je me sens si bien dans ma peau que ça vaut toutes les critiques et regards du monde.
J’ai des vergetures sur les bras, sur les hanches, sur les seins et même sur le ventre. Elles me rappellent chaque jour tous les combats et toutes les souffrances que j’ai traversé. Elles me rappellent aussi que rien est insurmontable et qu’avec de la volonté tout est possible.
J’ai les pieds grands et plats, la pantoufle de verre de Cendrillon ne m’irait certainement pas. Un grand complexe depuis toute petite. Malgré tout ils me portent et grâce à eux je peux me déplacer ou je veux.
J’ai les cheveux plats et très fins. Le volume, ils ne connaissent pas et souvent quand je m’attache les cheveux on voit mon crâne par endroit. Pourtant on me dit souvent que j’ai de jolis cheveux.
J’ai les dents qui dansent la samba. Juste devant pour bien qu’on les voient. J’aurai pu corriger cela étant enfant mais j’ai toujours refusé de porter un appareil. Aujourd’hui je pourrai encore le faire mais finalement je les aimes mes dents danseuses alors je les garde ainsi.
J’ai la peau beaucoup plus foncée par endroits. Un beau bleu sur le front, une tache due aux forceps à ma naissance. J’ai aussi les coudes, les genoux et même les aisselles d’une couleur plus prononcée. J’ai essayé très longtemps d’éclaircir et de dissimuler tout ça. Aujourd’hui je m’en fiche, mon corps est ainsi alors zut ! Fini de me cacher…
Si je m’expose ici, à la vue de tous c’est pour vous dire que personne n’est parfait. Nous avons tous des défauts et nous faisons tous des erreurs.
Camoufler la réalité aux autres est une chose mais se mentir à soi-même en est une autre. En effaçant tout ce qui fait de vous une femme unique et authentique vous montrez indirectement à votre fille, votre sœur, toutes les femmes qui vous sont proches ce qu’il « faut » faire pour être « parfaite » de nos jours.
Utiliser ces artifices n’est évidemment pas un crime, mais en abuser peut diminuer fortement l’amour que vous vous portez. Apprenez à vous aimer sans et surtout à vivre sans. Vous verrez à quel point cela est libérateur d’être soi au grand jour sans se soucier du regard des autres.
Belle article. C’est vrai que la société essaye de faire de nous des poupées identiques. c’est à nous de devenir la fille qu’on veut être, bien dans notre peau et surtout le smile aux lèvres car c’est sûre que notre plus beau atout, c’est bien notre sourire. Y’as rien qui rend plus beau quelqu’un, qu’un sourire aux visages.
J’avoue utilisé du maquillage mais je fais ça pour m’amuser de temps à autres. Et sortir de chez moi sans ne me dérange pas. Les gens ont plus l’habitude de me voir sans maquillage qu’avec.
Bref, bravo de t’avoir dévoilé comme cela et enfin te sentir parfaitement imparfaite.
Bon dimanche Malvinou
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Oui le sourire est le plus beau des make-up je suis du même avis. Merci Titia 🙂
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Très bel article, tes mots sonnent terriblement justes…
J’ai toujours espoir que petit à petit, toutes les femmes finissent par réaliser la vanité, l’inutilité de tout ça. Ça peut sembler morbide, mais à la fin de notre vie, qu’est-ce qu’on retiendra? La longueur de nos cheveux, notre poids, la couleur de notre teint, la grosseur de nos seins? Ou plutôt nos souvenirs, nos voyages, nos bons moments avec ceux qu’on aime?
Nous sommes toutes parfaites à notre manière!
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Je suis entièrement d’accord, à trop vouloir ressembler à une autre on oublie de vivre sa propre vie. Merci beaucoup Laura pour ton commentaire ❤ 🙂
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Un très bel article avec lequel je découvre ton blog et j’en suis ravie.
Tu es sublime qui plus est !
Chaque partie de notre corps nous rappelle un moment de notre vie. J’ai eu la taille plus que mannequin et j’étais mal dans ma peau et dans ma tête. Aujourd’hui je suis un peu plus en chair et je me sens mieux .. Je ne fais pas un 36 mais je suis bien. Je me ressemble. Je suis moi tout simplement !
Merci pour ce moment de confession 😘
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Merci beaucoup pour ton témoignage je suis vraiment heureuse que cet article t’es plu 🙂 ❤
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Quand le plaisir de poser un fard sur son visage disparaît et que les questions sur sa propre identité le remplace, inutile d’insister. J’en suis tjs à la phase où me maquiller est un immense plaisir, une sorte de caresse à moi-même, une crème onctueuse, un fard velouté et satiné, et un blush pêche/abricot me procurent un grand plaisir. Je ne ressent pas le travestissement de qui je suis, plutôt une sorte d’épanouissement, ça m’amène vers « moi en mieux » et j’aime bcp ça.
En revanche je garde mes dents de travioles, c’est comme un grain de beauté, une coquetterie, je les trouve marrantes, même pas bien alignées.
Je suis loin de ta démarche, de ton cheminement, mais je respecte profondément ta pensée, ta façon de vivre.
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Entre plaisir et besoin il y a une frontière, ce qui était un plaisir pour moi était devenue un besoin au final. C’est surtout sur ce besoin que je voulais revenir.
Mais je pense aussi que tel un peintre, un artiste avec son pinceau beaucoup de femmes font parler leur créativité, leur petit coté artistique. C’est ça que j’aime au final, le plaisir et l’art de la chose 🙂
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tres bel article !! tu as tellement raison en tout point
Moi aussi j’ai des dents imparfaites, c est un vrai complexe, mais non pas qui me vient de moi meme , mais qui vient des dentistes et leurs remarques « ca vous a jamais dit d avoir un joli sourire »?? OKAAAAY merci complexe bienvenue a toi 🙂
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Oh bah zut les dentistes quoi ! Je suis sure qu’elles sont parfaite tes quenottes :p
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