» Ma meilleure amie et moi avions décidées de perdre du poids.
Mais aucune de nous deux n’aimions faire du sport. On a essayé, mais on a vite abandonné. Courir c’est trop ennuyeux, trop douloureux et je n’avais pas assez d’endurance pour faire du sport à la maison.
Mon amie voulait malgré tout essayer encore et encore, c’était une bataille constante entre elle et moi. Elle qui voulait faire du sport et moi qui détestait l’inconfort que ça me faisait ressentir. Elle aurait pu continuer sans moi, mais j’ai déclaré que nous devions arrêter ensemble.
Puis j’ai décidé que nous allions nous concentrer sur la nourriture.
Mais nous mangions n’importe quoi à chaque fois que nous en avions envie : fast-foods, gâteaux, sodas, chips, pizzas, hot-dogs, burritos… Ma meilleure amie mangeait exactement les mêmes choses que moi, même si parfois elle n’en avait pas vraiment envie.
J’en avais tellement marre d’être grosse ! Je me détestais d’avoir mangé tant de cochonneries, mais c’était sa faute à elle après tout, pourquoi ne faisait-elle rien pour m’en empêcher ? Pourquoi ne me disait-elle pas STOP ? Elle connaissait mes objectifs, et ne faisait rien pour me faciliter la tâche et m’aider à rester dans le bon chemin.
Nous étions amies et pourtant nous nous battions sans cesse. Dans ces moments-là, je lui disais à quel point je la détestait, à quel point je la trouvais laide et inutile. Mais malgré toute ces disputes, au fond de moi, je savais pourtant que j’étais la seule responsable, responsable de me sentir aussi minable. J’étais tellement frustrée, tellement en colère que je me défoulais sur elle, c’était plus facile, et puis c’était bien elle qui me laissait manger toutes ces bêtises, bien elle qui n’avait rien dit lorsque j’avais décidé que nous devions arrêter le sport !
C’était elle la cause de mes problèmes, voilà du moins ce que je ressentais.
Et puis, j’ai décidé d’arrêter de manger.
NOUS avons donc arrêté de manger. Ma meilleure amie passais son temps à se plaindre, elle me disait qu’elle était affamée. Elle regardait sa montre sans cesse et me demandait souvent si l’heure de notre prochain repas approchait, mais pour la motiver je lui rappelais à quel point elle étais grosse et grasse et qu’elle le resterait si elle n’arrêtait pas de manger. Je la détestait, j’étais même heureuse de la voir mourir de faim. C’était un juste retour des choses, c’est bien sa faute si nous étions toutes deux grosses et laides.
Cette semaine-là, nous n’avons mangé qu’une orange et un bol de soupe.
Je me sentais grasse, fatiguée et moche. Mon amie était grasse, fatiguée et moche.
Une nuit, j’ai craqué, j’ai commencé à pleurer dans ma salle de bain. Je voulais juste être belle ! Pourquoi ne suis-je pas jolie ? Pourquoi suis-je tellement laide ? Mon amie était à mes côtés ce soir là. J’ai commencé par lui dire à quel point elle était laide, à quel point elle était grasse et à quel point je l’étais moi aussi. On pouvais voir dans ses yeux toute sa fatigue, elle n’avais pas l’air en bonne santé, elle avait l’air si triste…
Je l’ai regardée, et s’en fût trop ! Je l’ai frappée en plein visage.
Pendant que le miroir se brisait, je voyais mon amie me fixer à travers tout les morceaux qui tombaient sur le sol, elle pleurait. »
Si vous traitiez votre meilleure amie de la même façon que vous traitez votre corps… combien d’amies vous resterait-il ? Vous avez ce corps POUR LA VIE, il ne vous quittera jamais, alors AIMEZ LE.
Créez une vie saine, une vie qui vous correspond, une vie qui vous rend heureux. Il faudra des efforts et parfois vous vous sentirez dans l’inconfort total mais ça en vaut la peine, je vous le promet.
Si j’ai décidé aujourd’hui de vous parler de ces troubles alimentaires et comportementaux c’est pour aider toutes ces femmes qui se perdent en chemin en voulant maigrir. Il y en a beaucoup, beaucoup trop ! Tenant un blog qui parle de « manger sain et vivre sainement », je ne pouvais pas faire abstraction de ce coté obscur dans lequel on peut très vite tomber.
Ça commence en comptant tout les jours ses calories, en se pesant tout les matins puis en se pesant trois fois par jour, en faisant la chasse aux calories, en voulant dépenser chaque calorie que l’on consomme pour ne pas » grossir « . En s’interdisant un repas en famille, puis deux puis trois et en se retrouvant isolé dans sa bulle, celle ou l’on contrôle tout. En cherchant à se faire vomir…
Ces comportements ne sont pas sains et peuvent vous détruire. Si vous vous sentez concernés appelez les numéros ci dessous et faites vous aider. Vous n’êtes pas seule !
Numéros d’écoute et d’aide :
ABA France :
Anorexiques Boulimiques Anonymes est une association de personnes qui souffrent d’anorexie et de boulimie et qui utilisent la méthode des Alcooliques Anonymes.
France : 02 96 33 38 64 (24h/24)
Anorexiques Boulimiques Anonymes
S.O.S Anor
Ligne d’écoute: 01.43.27.68.62
Partage et écoute : Troubles Alimentaires
Un mercredi tous les 15 jours à 20h30 au 38 av de Verdun à Courbevoie (maison des associations).
Si vous voulez des précisions appelez au 01.47.80.34.73 ou 06.09.75.83.62
Fil Santé Jeunes 0800.235.236 : appels gratuits tous les jours de 8 heures à minuit ; 30 écoutants professionnels (médecins ou psychologues)
Association SEPIA 0800.88.14.34 : un numéro gratuit pour les jeunes qui « vont mal » et un site www.sepia.asso.fr
SOS dépression
01.40.47.95.95 – http://sos.depression.free.fr
La Main tendue :
Appel national au : 143
Abus sexuel, maltraitance. Jour et nuit quelqu’un à qui parler dans l’anonymat :
“Nous apportons ici un message d’espoir, de réconfort et de soutien pour tous ceux qui se sentent concernés par l’abus sexuel”
http://www.lamaintendue.net (site en français, allemand et italien)
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